Ma démarche Artistique :
L’Univers au niveau microscopique est un vide sidéral.
Au niveau macroscopique, il se compose de nombreux corps célestes qui se structurent en plusieurs éléments, du plus petit au plus grand.
Ils inspirent et respirent, faisant danser les particules de matière.
Avec le temps, ces dernières génèrent un rythme cosmique créateur.
La série « Rythmes Cosmiques » cherche à matérialiser de façon figurative cette idée. Les toiles peintes sur fond noir symbolisent l’espace dans lequel les particules interagissent ensemble.
Elles s’assemblent, cohabitent et deviennent le lieu, ” le terreau universel ” où nait la vie.
Les points de toutes tailles et les différentes couleurs incarnent les particules de matière.
La composition finale crée un tableau à un instant donné d’un rythme cosmique unique.
Pour transposer artistiquement le plus fidèlement possible cette notion astrophysique, j’ai dû inventer une technique de travail.
La technique artistique :
Mon travail est réalisé en trois étapes distinctes.
1- Création de la matrice
« Du chaos dans l’ordre, du rythme dans la continuité. »
Dans un premier temps je réalise des « matrices » sur châssis entoilés.
Je peins en noir la totalité de la toile à l’aide d’un sabre (grande spatule). Le travail à la spatule permet d’obtenir des reliefs sur la surface.
Puis, je commence à représenter les particules de matière sous forme de points de différentes tailles, formes, couleurs et rythmes à l’aide de crayons acryliques ou d’outils que j’ai spécifiquement conçus.
Le choix de l’acrylique permet de créer des points en volume. Mon travail de points est réalisé selon une séquence rythmique. Cette pratique me permet de créer une structure cohérente et organisée. Je joue sur la grosseur de mes points et la colorimétrie afin d’obtenir un visuel avec une résonance singulière.
La séquence rythmique que je pratique ordonne les points dans l’espace de la toile, et de temps à autre, je viens casser ce rythme jouant sur la taille de chaque point et sur la trajectoire des particules. Le vide et les espaces sont tout aussi importants que les particules de matière. Tout se tient et est en équilibre. Tous mes tableaux conservent la même rythmique par le geste, qu’il soit dans la continuité de l’alignement des particules que dans l’apparent chaos qui prend forme.
2- Créations par la matrice
« Mon Univers à l’infini »
Dans un deuxième temps, une fois la matrice terminée, je réalise une photographie haute définition et entame un travail numérique.
La peinture acrylique offre beaucoup de possibilités mais a ses limites en termes de possibilités chromatiques. C’est pourquoi les outils numériques viennent compléter le « processus créatif » pour achever ma démarche artistique.
Je sélectionne une séquence de la matrice que je morcèle et découpe. Je crée une palette de « morceaux » d’Univers, au même titre je pourrais déchirer la matière dans une de mes créations plastiques. J’assemble, j’additionne et je superpose ces pans de particules de matière entre eux, créant à l’infini une nouvelle partie de l’Univers, Mon Univers.
La recherche chromatique, toute aussi infinie, réinvente un rythme cosmique singulier
suscitant autant d’émotions que de palettes chromatiques variées. Je réinvente, je recrée, j’interprète et j’assemble de nouveaux Univers infiniment, bien au-delà de la technique traditionnelle se limitant à la toile et à la peinture.
3- Mon univers fini mais non borné
« un TOUT dans la multiplicité »
Aucune donnée scientifique ne permet de dire si l’Univers est fini ou infini.
Certains théoriciens penchent pour un Univers infini, d’autres pour un Univers fini mais non borné.
Je crée à l’infini des parcelles d’Univers délimitées dans des tableaux.
Acte paradoxal ? Est-ce un moyen de se rassurer sur notre propre finitude en imposant ma sensibilité artistique dans cet espace ? Certainement.
Insérer un peu de nous dans cet infini de particules permet à chacun de se trouver.
Chacun de nous est le centre de son propre univers. Cela nous ramène à notre appartenance, à ce grand TOUT et au fait que nous sommes tous des poussières d’étoiles.
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The fascinating, unfathomable universe is organised around a creative rhythm. The origin of all things, where the particles come together and give matter to all fundamental reflections. Nothing lasts. Everything is life, death and renewal. Man is only a tiny particle of this great whole. The universe is – and is no more. There is no reality between the moment of its expression and that of our perception. There is no time, only the notion of infinity and eternity in impalpable touches of colours and undulating rhythms.
The universe, this living sidereal void that inspires and breathes in a vibrant dance of matter.
It is the fickleness of time that gives it its’ rhythm and creativity.
The Cosmos series captures what is no longer. The black preparatory background of the canvases, representing unfathomable and infinite space, welcomes the particles that interact together in a graphic game of cosmic rhythms and undulations. They intertwine, coexist and flow together in a cellular swarming at the origin of life. This unique palpitation, a vibratory oscillation of thousands of dots, of all shapes, sizes and colours, offers the viewer a deep and sidereal prism, organised into an infinity of expressions.
1- Creating the matrix
« From chaos to order, from rhythm to continuity”
In the first instance I create « matrices » on canvas frames.
I paint the whole canvas in black with a sabre (large spatula). Working with the spatula allows me to create texture on the surface (the dark matter).
Then I use stippling to represent the particles of matter in the form of dots of different sizes, shapes, colours and rhythms.
Using acrylic allows me to create varying sizes and thicknesses of dots. My dot work is done in a rhythmic sequence. This technique allows me to create a coherent and organised structure. I play with the size of the dots and colour matching in order to obtain a visual that has a singular resonance.
The rhythmic sequence that I use creates a cohesion of the dots in the space on the canvas, and from time to time, I break this rhythm by playing with the size of each dot and the trajectory of the particles. The void and the spaces are just as important as the particles of matter. Everything holds together and is balanced. All my paintings maintain the same rhythm through the gesture, whether it is in the continuity of the alignment of the particles or in the apparent chaos that takes shape therein.
My Universe to Infinity
I use fragments of astral maps to create the main framework of the work, the stars become the pivots to which the particles gravitate and thus create the patterns.
For the second step, once the matrix is finished, I take a high-definition photograph and start the digital work.
Acrylic paint offers many possibilities but has its limits in terms of chromatic options. This is why I use digital tools to finish the « creative process » and attain my artistic objective.
I select a sequence of the matrix which I cut up and cut out. I create a palette of « fragments » of the Universe, in the same way that I would tear up the material in one of my plastic creations. I assemble, add and superimpose these fragments, creating a new part of the Universe, My Universe.
The chromatic research, just as unlimited, reinvents a singular cosmic rhythm evoking as many emotions as varied chromatic palettes. I reinvent, recreate, interpret and ultimately create new Universes, using techniques that go far beyond the traditional canvas and paint.
My finite but boundless universe
« A whole in the multiplicity ».
There is no scientific data to say whether the Universe is finite or infinite.
Some theorists favour an infinite Universe, others favour a finite but boundless Universe. I create endless patches of the Universe and confine them within my paintings.
Is this a paradoxical act? By imposing my artistic sensibility this way, is it a means of reassuring ourselves about our own mortality? Certainly.
Including a little bit of ourselves in the immensity of these particles allows each of us to find ourselves.
Each of us is at the centre of our own universe. This brings us back to our belonging, to this great WHOLE, and to the fact that we are all, ultimately, stardust.